Sylvain Kerspern - dhistoire-et-dart.com

Suppléments à l’oeuvre des Stella depuis 2006

Le Mariage mystique de sainte Catherine vendu à Zurich

*Sommaire concernant Stella * Table générale


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Souvent, un travail monographique, catalogue d’exposition ou simple livre, favorise l’émergence d’oeuvres portant, à juste titre ou non, le nom de l’artiste ainsi honoré. Jacques Stella l’a été par deux ouvrages complémentaires. On trouvera, rassemblé par ordre chronologique dans une mosaïque récapitulative, ce qui a pu resurgir depuis leurs publications, ce qui peut concerner aussi les Bouzonnet et quelques corrections notables pour des attributions fautives.

... Et ci-dessous, une de ces découvertes.
Sylvain Kerspern

Les Stella : suppléments aux catalogues de 2006

Le Mariage mystique de sainte Catherine vendu à Zurich

Huile sur toile
39,5 x 49,3
Vente Koller Zurich 21 septembre 2007 (lot 3040)
Mise en ligne le 29 avril 2008 - Retouche, août 2012


Belle enchère récente de l'artiste, ce Mariage mystique de sainte Catherine est caractéristique de la dernière période de l'artiste. Il serait signé et daté (de 1650, ce qui pourrait être encore un peu tôt).

Il a été vu depuis chez Moatti, à Londres, qui l'a exposé à Maastricht en mars. Le drapé bouillonnant, presque tourmenté, le coloris, le goût pour les yeux globuleux aux paupières mi-closes, que Stella pourrait avoir contracté par l'étude des peintures de Léonard de Vinci des collections royales, ou de Corrège, et dont sa nièce Claudine fera l'un de ses tics, sont en effet fréquents dans les ouvrages de la dernière décennie de son activité.


Typologies féminines et enfantines tardives de Stella : Vierge “Lenoir”", 1650 - Sommeil Bouzonnet, 1654 (Coll. part.).

Jacques Stella a peint une autre version du sujet, en extérieur, connue par la gravure de Claudine Bouzonnet Stella et un exemplaire au musée Chrysler de Norfolk, publié dubitativement par Pierre Rosenberg (avançant le nom de la nièce comme auteur), et que les récentes publications sur l’artiste sous la direction de Sylvain Laveissière et par Jacques Thuillier semblent avoir jugé prudent d’écarter. Il devait s’agir du tableau que Claudine conservait encore à sa mort que les données techniques ne permettent pas d’identifier avec celui vendu chez Koller (49 x 65 cm. environ, selon les dimensions de son testament et inventaire), ni avec celui américain (69 x 85).

Un dessin qui en reprend les éléments de façon plus ramassé, conservé à Harvard, lui est également attribué : il fait partie de l’ensemble que j’ai rattaché à Claudine en 1994, largement confirmé par l’exposition de 2006. Il pourrait s’agir d’une copie (destinée à la gravure?) d’après une peinture que Gilles Chomer a publiée dans sa communication au colloque Dessins français aux XVIIè et XVIIIè siècles (2003, p. 198-199 - ci-contre) - mais mon jugement d’alors était peut-être sévère.

Le tableau Koller-Moatti, comme eux tardif, en donne une version plus intime encore, évoquant par l’ange à la harpe et l’orgue portatif la musique céleste, sans doute par contamination avec celle entendue par sainte Cécile lors de sa marche vers le martyre, et par là-même l’aspect mystique de ces épousailles.

S.K.


Claudine Bouzonnet Stella d’après Jacques Stella, gravure.

Jacques Stella, loc. inconnue.

Retouche, août 2012.
À défaut d’examen direct du tableau Chrysler, il existe une image de belle résolution mise à disposition par le musée, qui m’a permis une analyse rapprochée (détail ci-contre). La typologie est bien celle de Jacques, non celle de Claudine : il est donc difficile de croire que celle-ci en soit responsable. En revanche, on comprend les réticences, la facture semblant manquer de vigueur. Original fatigué ou excellente copie ancienne, voilà l’alternative qui demeure donc.

S.K.

Courriels : - sylvainkerspern@hotmail.fr.
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