Sylvain Kerspern - dhistoire-et-dart.com

Suppléments à l’oeuvre des Stella depuis 2006

Pas de Stella mais... une Nativité vendue à Lyon

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Souvent, un travail monographique, catalogue d’exposition ou simple livre, favorise l’émergence d’oeuvres portant, à juste titre ou non, le nom de l’artiste ainsi honoré. Jacques Stella l’a été par deux ouvrages complémentaires. On trouvera, rassemblé par ordre chronologique dans une mosaïque récapitulative, ce qui a pu resurgir depuis leurs publications, ce qui peut concerner aussi les Bouzonnet et quelques corrections notables pour des attributions fautives.

... Et ci-dessous, une de ces découvertes.
Sylvain Kerspern

Les Stella : suppléments aux catalogues de 2006

Pas de Stella mais... : une Nativité vendue à Lyon

Huile sur toile. 75 x 102
Vente Anaf Lyon 9 décembre 2007 (lot 14).
Mise en ligne le 29 avril - Retouche, août 2012


Le nom de Stella, pour cette peinture, peut avoir été motivé par la typologie "classique", l'effet lumineux ou encore la recherche de puissance, le tout évoquant ses dernières années. Néanmoins, la composition recèle un dynamisme plus extérieur quand notre peintre contraint les forces en présence dans une retenue d'autant plus éloquente qu'elles expriment la violence. Par ailleurs, le coloris a une profondeur évoquant les peintres baroques italiens, malgré des tons plutôt éteints - alors que Stella emploie une palette précieuse baignant dans une lumière plus ou moins laiteuse.

Les rapprochements s'expliquent par une sorte de filiation dans l'école lyonnaise : car l'auteur de cette peinture est en fait Daniel Sarrabat (1666-1748). Pour s'en convaincre, il suffit d'évoquer deux ouvrages assurés, une peinture et un dessin. La première, représentant la Charité de saint Nicolas dotant trois filles, conservée au Musée des Beaux-Arts de Grenoble, montre un effet de lumière et une palette tout à fait comparables (malgré une répartition différente par le choix de représenter en coupe l'intérieur et l'extérieur de la demeure), et des types physiques très proches, notamment par la continuité de l'arcade sourcilière et du nez franchement affirmée. Le second, Jacob et Laban conservé au Louvre, fait état de la même réthorique gestuelle ample que la Nativité vendue chez Anaf, le même répertoire de figures masculines, et des attitudes proches, telle celle de l'homme face contre terre. Il s'agit donc, au bout du compte, d'un bel exemple de la "suite de Jacques Stella"...



S.K.


Ici attribué à Daniel Sarrabat, Nativité
Huile sur toile. 75 x 102. Vente Anaf Lyon 9 décembre 2007.

Daniel Sarrabat, Les Trois Marie au tombeau, 1713. Thoissey, église.

Attribué à Daniel Sarrabat, Les noces de Cana, Coll. part..

Retouche, août 2012.
Depuis cet article, l’artiste a bénéficié, d’une exposition monographique, dont Didier Rykner, dans la Tribune de l’art, a rendu compte. Globalement, elle me semble confirmer mon attribution. Je reprends à l’appui, ci-contre en haut, la peinture incontestable de Thoissey, aux effets très semblables. Plus encore, peut-être, le lien se fait avec le tableau en mains privées montrant les Noces de Cana, (ci-contre en bas) pour lequel Didier Rykner émet pourtant des doutes, il est vrai plus méthodologiques que stylistiques. La Nativité en nocturne, spécialité du peintre, pourrait en conforter le statut.

De fait, une datation précoce, alors que l’empreinte du maître Bon Boullogne est encore vivace, doit pouvoir convenir aussi bien aux Noces de Cana qu’à notre Nativité. On imaginerait bien Daniel, installé à Lyon en 1695, s’inscrivant dans le paysage artistique lyonnais en commentant, pinceau à la main, par exemple, la Nativité des Cordeliers, aujourd’hui au musée des Beaux-Arts, que Stella lui-même avait peint à son retour d’Italie.

S.K.

Courriels : dhistoire_et_dart@yahoo.fr - sylvainkerspern@hotmail.fr.
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